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20 juillet 2006 4 20 /07 /juillet /2006 13:31

  

Colonisation et immigration africaine en France

                       Pourquoi la France ?


Comment répondre à cette question sans un détour obligé par l’histoire, un simple survol de l’essentiel ? 


Tout d’abord, un indice révélateur quoique anachronique par quelques aspects : le traditionnel Sommet France-Afrique, institution unique au monde, véritable rituel consacré qui suscite la curiosité des autres nations. 


Lors de l’ouverture de ce sommet, en 1973 comme en 2006 (le protocole est immuable), le Président le la République française (Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand ou Jacques Chirac) arrive dans la salle de réunion le dernier. Les chefs d’Etat africains attendent sagement que le président français fasse son entrée. Puis, ils se lèvent tous et restent debout face au « Pater familias ». Le rituel est le même quel que soit le lieu où se tient le Sommet : à Dakar, au Sénégal, à Brazzaville, au Congo, à Bamako, au Mali ou à Paris…


Entre la France et l’Afrique, c’est une histoire longue qui commence au Sénégal. La plus ancienne ville européenne d’Afrique de l’Ouest est française : Saint-Louis, premier établissement français d’Afrique, fondé en 1638 sous Louis XIII et baptisé Saint-Louis en l’honneur du petit roi Louis XIV qui venait de naître au château royal de Saint-Germain-en- Laye.


D’une manière générale, le Sénégal est exemplaire dans l’histoire de la colonisation française en Afrique. Pour les pères de cette colonisation, l’objectif était l’ « assimilation » des populations indigènes pour en faire des « Africains-Français ». 


Quatre communes furent pionnières de l’assimilation : Saint-Louis, Gorée, Rufisque et Dakar. Ces communes furent érigées en communes de plein exercice, c’est-à-dire qu’elles avaient désormais à leur tête un maire élu. Mieux, dès 1840, par ordonnance royale du 7 septembre 1840, ces communes reçurent le droit d’élire un député commun devant siéger au Parlement à Paris. Les ressortissants de ces quatre communes étaient par conséquent « citoyens français » de droit. 


Des Sénégalais sont ainsi devenus citoyens français avant les Corses, les Niçois ou les Savoyards. En 1848, Saint-Louis donna son premier député à l’Assemblée nationale française ; il était métis, symbole parfait d’une « communion » culturelle et spirituelle. Surtout promesse d’intégration.


Saint-Louis sera tête de pont de la présence française dans tout le territoire du Sénégal, puis dans tout le continent. La France entreprend, méthodiquement sa pénétration à l’intérieur de l’Afrique et sa domination progressive des peuples autochtones avant de constituer son grand empire colonial africain. 


Sous la IIIe République, l’histoire des rapports entre la France et ses possessions africaines s’étoffe et se diversifie. 


La guerre de 1914-1918 constitue un moment privilégié dans ces rapports. La guerre révèle l’Afrique aux Français. L’Afrique arrive et entre en France par la grande porte. Les Français découvrent non pas l’Afrique mais les Africains, ces enfants de leurs « belles colonies » par le biais de la fameuse « force noire », c’est-à-dire les tirailleurs sénégalais, expression illégitime car désignant en réalité tout les Noirs, de tous les territoires français d’Afrique incorporés dans l’armée française. 


A la fin de la guerre, en 1918, certains de ces « tirailleurs » s’installent en France, une minorité. Pour ceux qui rentrent au pays (l’immense majorité), leur imaginaire reste désormais peuplé par les images et les symboles de France, transmis de génération à génération. 


Puis arrive la Deuxième Guerre mondiale. L’Afrique y joue à nouveau un rôle important par sa contribution en hommes et en ressources. Mais aussi par sa position stratégique. Le maréchal Pétain et le général de Gaulle ont un point commun : ils comptent tous deux sur l’Afrique qui demeure un lieu stratégique du plus haut intérêt pour chacun d’eux personnellement et dans le contexte de guerre mondiale. De toute évidence, le continent noir demeure un atout maître aux mains de la France résistante ou collaboratrice. Vichy investit l’Afrique, de Gaulle en fait autant. 


La IVe République veut rapprocher davantage le destin des peuples colonisés d’Afrique de celui de leur métropole. La France veut « traiter les indigènes comme ses fils et crée de nouvelles institutions adaptées à cet objectif : « l’Union française », puis « l’Association », à défaut de l’ « assimilation », vieux mot d’ordre de la IIIe République. 


Enfin, la Ve République invente « la Communauté » qui remplace l’ « Union française », toujours dans un souci de renforcement des liens entre la France et ses peuples colonisés, la Communauté étant constituée des DOMTOM et des territoires français d’Afrique. Ces deux temps forts (IVe et Ve Républiques jusqu’aux indépendance en 1960) sont des moments privilégiés dans les rapports entre la France et ses coloniaux d’Afrique. Une époque où l’Africain n’était pas et ne se sentait pas étranger en France. 


La période dite des « Trente glorieuses » en particulier, de 1945 à 1975, voit une forte mobilité d’Africains vers la France. Cette main-d’œuvre noire, après la « force noire », sollicitée, est invitée en effet à participer à la reconstruction et à la modernisation de la France. 


De 1946 à la date des indépendances en 1960, en plus des bras noirs œuvrant dans les industries, le bâtiment et les travaux d’assainissement des centres urbains en général, de l’OS à l’éboueur, des Africains sont élus députés dans les territoires français d’Afrique et siègent sur les bancs de l’Assemblée nationale à Paris. D’autres sont ministres dans les différents gouvernements de la IVe et de la Ve République. Des africains participent à la rédaction de la Constitution française. Tous les partis politiques français et tous les syndicats comptent alors dans leur rang des membres issus des colonies françaises d’Afrique. D’où l’ampleur des flux migratoires entre l’Afrique et la France, des Africains vers la « Mère Patrie ».  


Si les indépendances instaurent des nations et des nationalités africaines, le passé n’est pas aboli pour autant, il s’incruste profondément et durablement dans les esprits et dans les cœurs. De ce point de vue, la colonisation française est loin d’être une simple parenthèse sans lendemain. Avant les députés, les ministres africains, les soldats et les travailleurs africains en France, il y eut surtout l’école.


Au commencement était l’école.


Il est un fait qu'il ne faut ni nier ni oublier et dont l’impact est immense. C'est qu'en toute chose, dans l'enseignement dispensé au sein de ces écoles de « seconde catégorie », celles des petits Africains, les Français apparaissaient comme le « modèle » par excellence, modèle à suivre aussi bien pour la langue (qui avait le suprême avantage d'être une langue écrite) que la culture, la science, la technique... De plus la France apparaissait surtout comme la bienfaitrice universelle de ses colonies. Toute cette idéologie coloniale étant véhiculée par les manuels, les images, les symboles, mais aussi les chants scolaires. Certains, qui avaient dans la bouche de gamin africain la saveur de friandises prisées, surgissent du fond des souvenirs, sans effort et dont suivent quelques couplets :


 « La France est belle, 

 Ses dogmes sont bénis, 

 Vivons pour elle 

 Vivons unis... » 

 ou les « trois couleurs » 

 « Les connais-tu les trois couleurs, 

 Les trois couleurs de France 

 Celles qui font rêver les coeurs 

 De gloire et d'espérance. 

 Bleu céleste, couleur du jour, 

 Rouge de sang, couleur d'amour 

 Blanc, franchise et vaillance... »


 Le « Chant du Départ » et celui des « Partisans », de même que le « Régiment de Sambre et Meuse » et surtout la « Marseillaise » gonflaient les jeunes poitrines d'une ardeur insoupçonnée.


Or, les souvenirs ne meurent pas, ils dorment.


Ces chants, peu à peu, se substituaient dans les têtes et dans les cœurs aux berceuses des mamans africaines, chants et images qui imprégnèrent fortement les jeunes esprits africains.


Ce sont là quelques mobiles occultés, refoulés, de l’immigration africaine en France.


Emigrer, c’est partir pour être. Partir est à la fois une culture et une nécessité. Le retour parmi les siens confère respect et considération. A ces traits culturels anciens se sont superposées d’autres motivations. La première est sans aucun doute l’émergence, au lendemain des indépendances africaines, de régimes dictatoriaux qui incitent au départ. Ensuite les difficultés économiques génératrices de pauvreté et de misère sont une autre motivation. Aujourd’hui, c’est donc essentiellement le besoin de sécurité qui met les hommes en mouvement : sécurité économique, morale, politique.


A force d’entendre parler de leurs ancêtres les Gaulois, les Africains ont envie d’aller voir à quoi ressemblent ces ancêtres. Cette boutade d’un sociologue ghanéen est riche de sens et de sous-entendus. Quelques chiffres permettraient d’éclairer le débat. Toutes nationalités confondues, selon les dernières données de l’OCDE (1998), le nombre d’étrangers en France est de 3 597 000 ; en Allemagne il s’élève à 7 320 000 et en Belgique le nombre d’étrangers est de 892 000 soit respectivement 6,3 %, 8,9 %  et 8,7 % de la population totale. La part des citoyens européens parmi les étrangers est de 33,8 % en France ; elle est de 26,5 % en Allemagne et de 57 % en Belgique. Quant à la part des non-européens dans la population totale, elle est de 4,3 % en France, de 6,6 % en Allemagne et s’élève à 4 % en Belgique. Sur ce pourcentage d’étrangers non-européens en France, la plupart proviennent, à plus de 99 %, des anciennes colonies françaises d’Afrique, du nord comme du sud du Sahara. Si l’on y ajoute les ressortissants des anciennes colonies d’Asie : Africains, Arabes, Asiatiques représentent l’essentiel des 4,3 % de la population étrangère non-européenne résidant dans l’Hexagone. Ce chiffre, comparé à celui des étrangers européens, est bien modeste car il ne représente que 3,6 % de la population active en France. L’intérêt ici réside moins dans ces chiffres que dans le choix de la France, le rôle des étrangers, leur utilité ou leur apport au pays d’accueil n’entrant pas dans le sujet.


Pour « suivre la famille » ou « la rejoindre » expliquent 36 % des arrivants après 1975 (de 1975 à 2000). Pour « étudier, se marier en France » explique un tiers des nouveaux venus. « Trouver un emploi, un meilleur emploi », 21 % invoquent cette raison alors que ce chiffre se situait entre 45 et 50 % de la Libération à 1975. La venue pour raison politique approche les 10 %. La motivation de la plupart d’entre eux est par conséquent d’une autre nature que strictement économique. Les deux principales motivations sont d’ordre familial et culturel. Est-ce le fait du hasard ? L’histoire nous l’enseigne, le seul nom de France a signifié pour les opprimés de tous les temps et de tous les lieux : liberté, justice mais aussi art, culture. Cela ne date ni d’aujourd’hui, ni de l’avènement de la République en France. France, mère des arts, des armes et des lois a chanté le poète de la Renaissance Joachim Du Bellay… déjà ! Quatre siècles avant la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, la jurisprudence avait fait de la France, en cela le seul pays au monde dont le nom se confond avec liberté : liberté politique, mais aussi liberté de l’esprit, celle de la pensée et de la création. Cette tradition qui devint républicaine par la suite est l’un des héritages anciens de la monarchie française. Cela commença au XIVe siècle : il s’agissait alors de libérer les serfs au nom de la France. Le ton fut donné par le célèbre édit du 3 juillet 1315 par lequel le roi Louis X le Hutin accorda la liberté aux serfs du domaine royal, consacrant ainsi légalement le devoir d’affranchissement des opprimés, ceux du corps et de l’esprit. Il l’exprima ainsi : Selon le droit de nature, chacun doit naître franc (c’est-à-dire libre)… Considérant que notre royaume est dit et nommé le royaume des Francs, et voulant que la chose en vérité soit accordant au nom et que la condition des gens amende de nous, etc.

 

Puis ce fut trois siècles plus tard le cas pour les esclaves noirs des Antilles françaises amenés en France par leurs maîtres. Cette fois, c’est Louis XIV qui, en octobre 1691, se fondant sur l’Edit de 1315, ordonna de libérer immédiatement les esclaves noirs arrivés des Antilles à la suite de leurs maîtres la liberté étant acquise par les lois du royaume aux esclaves aussitôt qu’ils en touchent la terre. Le roi, par un arrêt de 1696 entérine officiellement le principe de la liberté personnelle acquise à tous ceux qui touchent le sol du royaume de France. Dès lors, tous les esclaves des Antilles françaises ou d’ailleurs n’eurent plus qu’un rêve, parvenir à fouler le sol de France par tous les moyens possibles afin de se défaire des chaînes de la servitude que l’air et le soleil du pays des Francs faisaient fondre. Quant à la Révolution de 1789, elle fera de la France la « patrie des droits de l’Homme » et celle de tous les opprimés de la terre et, plus que tout autre pays d’Europe et du Monde, fille des « Lumières. »

 

Qu’est-ce qui peut donc bien attirer ces étrangers immigrants ressortissants des anciennes colonies d’Afrique en ce début de XXIe siècle en France où on leur signifie qu’ils n’y sont pas attendus ? Ce qui les y attire est certainement la conséquence de l’arrivée chez eux de certains étrangers à une période de leur histoire des siècles plus tôt, tout particulièrement de la deuxième moitié du XIXe  au milieu du XXe siècle. Dans ce flux d’anciens colonisés vers la France, deux phases se distinguent nettement, à l’analyse des motivations. « France » a été et reste pour ces anciens colonisés ou leurs descendants, le mot magique qui leur chante dans la tête, avant comme après les indépendances africaines, et qui ne peut donc laisser indifférent. Aller en France pour pouvoir ensuite dire un jour « je suis allé en France » constitue en soi un objectif. Cette magie du mot « France » envoûte littéralement et met l’esprit en transe. Aller en France ou être allé en France force le respect et l’admiration. C’est une carte de visite équivalant à un passeport qui ouvre l’accès à un échelon social supérieur.

 

La deuxième motivation est d’ordre culturel, plus exactement de prestige culturel. Dans ces Etats indépendants d’aujourd’hui comme du temps de la colonisation, on ne peut prétendre au titre d’intellectuel ou d’universitaire accompli qu’après avoir fait des études ou suivi une formation en France. Le diplôme acquis dans le pays d’origine ne peut conférer cette grâce que s’il est parachevé par un séjour en France ne fût-ce qu’un stage de quelques mois. Ce bouquet final est d’une insigne importance. L’attrait culturel de la France est irrésistible pour ces ressortissants d’anciens territoires français. Ceux pour qui la motivation du voyage est de nature prioritairement économique choisissent de préférence d’autres destinations que la France : la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou alors les Etats-Unis.

 

Avoir fait ses études en France confère une rente de situation. Le chef de l’Etat gabonais, justifie ainsi la présence de sa propre fille dans son cabinet en réponse aux accusations de népotisme dont il est l’objet : C’est un poste important qui nécessite de ma part une totale confiance  - explique-t-il -  mais ce n’est pas un privilège : ma fille a toutes les qualifications pour occuper ce poste, puisqu’elle a fait l’Ecole nationale d’administration en France.Or le Gabon dispose d’une école similaire.

 

De toute manière, faire ses études en France, quel que soit l’établissement fréquenté, constitue en soi une garantie d’excellence. Paris apparaît ainsi comme le lieu de la consécration conférant légitimité et notoriété. L’impact de la colonisation française sur les consciences africaines est d’une profondeur insondable. Il est à la fois matériel et immatériel. Ceci est attesté par la consommation de produits importés d’Europe, particulièrement de France, « les populations mangent ce qu’elles ne produisent pas et produisent ce qu’elles ne mangent pas y compris dans les villages où l’eau potable manque parfois mais où l’on trouve des produits importés d’Europe…

 

Malgré tout, la motivation principale réside dans l’attrait de cette société de consommation où tout semble facile, où l’on peut à coup sûr trouver un emploi si l’on est débrouillard. »

 

Quand un enfant entend parler à l’école de nos ancêtres les Gaulois, précise ce sociologue africain, il entre dans un monde culturel aliénant par rapport à sa propre culture. On lui parle de la Reine d’Angleterre et on lui apprend davantage sur les Gaulois que sur sa propre ethnie. Ses aspirations le poussent vers l’Occident… L’Occident tire avantage de cette aliénation culturelle. Pourquoi les produits de l’Hexagone sont-ils si présents dans les anciennes colonies françaises ? S’interroge-t-il ; question à laquelle il répond : en raison de l’identification des Africains à la culture d’origine de ces marchandises. Et de poursuivre : l’Occident ne peut à la fois accepter les avantages de cette aliénation (l’exportation de sa culture et de ses produits) et en refuser les inconvénients, l’attrait exercé sur les migrants.

 

En effet, le déversement sur les populations africaines de produits occidentaux de toutes sortes au lendemain des indépendances ainsi que d’images racolantes de sociétés de consommation, le tout facilité par la révolution des transports et celle des médias constitue pour ces populations des sources de tentation qui les submergent.

 

Outre l’aspect culturel ou le prestige intellectuel, le titre de « Patrie des droits de l’Homme » fait de la France la destination naturelle de tous ceux qui se sentent menacés dans leur existence ou dans leur liberté. Mais où en est la France en matière d’immigration et d’intégration des immigrés ? Le rappel de quelques repères sommaires s’impose à cet égard. La France, malgré tout peut être encore considérée comme une terre traditionnelle d’immigration avec quelques épisodes de restriction plus ou moins prononcée, ainsi lors de la crise économique (la Grande Dépression) des années 30 qui eut des répercussions immédiates sur « le droit d’immigrer en France » avec l’instauration de mesures de contingentement, de quotas de main-d’œuvre étrangère acceptée dans le pays. Cette période fut également marquée par une forte montée de xénophobie parmi la population. Le gouvernement de Vichy par la suite remit en cause le principe même de la reconnaissance de droits aux étrangers. Les nouvelles lois votées à cet effet sont abrogées à la Libération par l’ordonnance du 2 novembre 1945 relative aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France. Ce texte a pour objectif principal d’introduire, avec méthode et pragmatisme un choix parmi ceux que le pays s’estime en droit d’accueillir en fonction de ses besoins en vue de sa reconstruction. Les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 rendent nécessaire la recherche de moyens de la maîtrise du flux migratoire, la brutale montée du taux de chômage ayant rendu l’opinion publique sensible à la présence de la main-d’œuvre étrangère en France. La question de l’immigration devient alors un problème politique.

 

L’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 imprime une nouvelle marque à la politique de l’immigration en France, sensible dans deux aspects principaux. D’abord le maintien de la politique de fermeture des frontières aux nouveaux immigrants est réaffirmé avec vigueur ainsi que la volonté de lutter contre l’immigration clandestine. Le deuxième volet consiste dans la mise en œuvre d’une politique d’intégration des immigrés régulièrement installés sur le sol français.

 

Paradoxalement, la politique de restriction de l’immigration africaine coexiste avec des structures d’intégration de l’Afrique à la France que sont ces institutions ci-devant citées : le Sommet France-Afrique et la Francophonie. Parmi tous les pays présents en Afrique au titre de la coopération ou de l'aide, aujourd'hui comme hier, la France émerge comme le pays qui, dans ce continent dispose d'une dimension singulière. C'est de loin le pays qui s'identifie à l'Afrique et auquel l'Afrique s'identifie, au point que, pour nombre d'Africains, l'Europe se trouve en France et se résume à la France. Les propos de ce vieux Malien dont le fils est éboueur à Paris sont révélateurs à plus d'un titre. Interrogé pour savoir depuis quand son fils était en Europe, il répondit : « Non, il n'est pas en Europe, il est en France ». Ce sentiment singulier fait également, que beaucoup d'Africains en France se considèrent un peu, par réflexe, comme chez eux, y compris des Africains anglophones ou lusophones, donc ressortissants d'anciennes colonies anglaises ou portugaises. La France est ainsi le pays du monde dont les Africains parlent le plus, en bien ou en mal.

 

L'histoire a érigé la statue de la France au cœur de l'Afrique et dans le cœur des Africains. Personne en Afrique (de l'Est comme de l'Ouest, du Nord comme du Sud) n'est indifférent à ce qui se dit ou se fait en France, soit qu'on l'approuve, soit qu'on le désapprouve. La France et l'Afrique sont comme unies par les liens d'un mariage non déclaré, mais consommé. C'est sans doute en raison de cette spécificité que la coopération française revêt une signification particulière et sert de référent à la coopération et à l'aide internationale en Afrique. Cette position spécifique reste un acquis à la France. Grandeur ou servitude ? Sans jugement de valeur. Chacun appréciera à l'aune de sa sensibilité et de sa vision de l'histoire.

 

Les deux institutions considérées comme le symbole de la pérennité et la profondeur des relations spécifiques entre la France et l’Afrique : le Sommet France - Afrique et la Francophonie. Chacune a une histoire, un mode de fonctionnement et d'action, un rituel, des objectifs qui s'inscrivent désormais dans la tradition des rapports entre la France et l'Afrique. L'institution du Sommet France - Afrique est la plus récente. Elle fut instaurée par le président Georges Pompidou sous l'instigation de deux chefs d'Etat africains : les présidents Hamani Diori du Niger et Léopold Sedar Senghor du Sénégal.

 

La pratique du Sommet fut inaugurée également sous le président Pompidou en 1973. Ce premier sommet regroupa onze pays tous francophones. Depuis 1988, les conférences ont lieu tous les deux ans, en alternance avec le sommet de la Francophonie.

 

Ces deux institutions : sommet France-Afrique et Francophonie, uniques au monde et unique en leur genre, créent entre la France et l’Afrique, tacitement, un air de famille auquel les Africains ne sont sans doute pas indifférents.

 

Relations complexes et ambiguës à souhait, les relations franco-africaines sont tout cela. Elles ont une mémoire qu’on ne peut ignorer. C’est une histoire paradoxale. Elle l’était en 1950, elle le demeure en 2006. Blaise Diagne, le premier député noir « français africain », membre du cabinet de Georges Clemenceau, assimilationniste à souhait, dit aux Africains indigènes en 1914 : « Si vous faites la guerre pour la France, vous serez citoyens français, Vous ne serez plus indigènes. » Ils ont fait la guerre et ne sont pas devenus citoyens français.

 

Il y a chez certains dirigeants africains actuels le sentiment que sans la France, on va vers l’inconnu, ils ressentent le besoin confus d’un parrain, voire d’un tuteur (légal).  

 

Les étudiants veulent aller en France étudier, se former et goûter à la culture française.  

 

Les déshérités, les exclus économiques, confrontés au souci vital du lendemain, veulent aller en France, en quête d’une vie meilleure.  

 

Les persécutés politiques y recherchent l’exil pour échapper aux dictatures féroces qui menacent leur vie.  

Les nantis y viennent placer leur fortune, à l’abri dans des institutions financières sûres.  

 

Enfin, Paris est le refuge naturel pour d’anciens chefs d’Etat africains déchus, victimes de coups d’Etat ou en retrait du pouvoir. Paris est ainsi le lieu de rassemblement des bourreaux africains et de leurs victimes. C’est aussi une de ses caractéristiques, sans doute liée à sa vocation universaliste.

En « Côte d’Ivoire, des Ivoiriens quittent leur pays » rapporte en 2005, un universitaire français spécialiste du continent africain, lequel ajoute :

 

« Malgré ces temps de forte tension entre les deux pays, beaucoup viennent en France : exemple, le maire d’Abidjan rencontré à Paris. Il me dit : « Je viens d’acheter un appartement… mes enfants font leurs études ici. J’attends que ça se calme… » et pourtant à Abidjan, on brûle le drapeau français. »

 

Veut-on, peut-on en finir avec cette histoire ? Celle qui lie l’Afrique à la France depuis tant de temps ?

 

 

 

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8 juillet 2006 6 08 /07 /juillet /2006 12:46

Pourquoi tant de polémique et de malentendu ?

de Tidiane DIAKITE*

 

Si le thème de la traite des Noirs et de l’esclavage devient de nos jours un sujet de polémique et d’affrontements en France, c’est que ce qui devait être dit et fait ne l’a pas été au moment opportun. Il en va de même des vérités sur la colonisation.

La traite atlantique fut longtemps considérée comme un sujet tabou, à enfouir au plus profond des consciences. Or, ce sujet reste, qu’on le veuille ou non, un sujet d’histoire. La vérité historique ne peut s’accommoder indéfiniment de la culture du tabou.

Depuis quelques années, des villes françaises, qui furent pendant trois siècles des foyers actifs de la traite, telle Nantes (bientôt Bordeaux ?), ont pris le parti de faire face à cette réalité incontournable de leur passé. Ce qui les honore.

Si tous les protagonistes du commerce esclavagiste faisaient preuve du même courage et de la même lucidité, nous aboutirions à terme sinon à un consensus historique, du moins à une relative paix des consciences.

Si la traite fut indéniablement un crime parmi les plus odieux contre l’humanité, les criminels qui lui ont permis de naître et de culminer au summum de l’horreur sont à rechercher à la fois en Europe et en Afrique. Sans la complicité active et intéressée de chefs africains eux-mêmes, la traite n’aurait eu ni l’ampleur ni la durée qu’on lui connaît.

La mémoire de la traite doit être une mémoire partagée afin que ce triste épisode de l’histoire africaine ne reste pas dans les cœurs de ceux qui en furent les victimes, une blessure toujours à vif. Au-delà de l’Afrique, les traites négrières (occidentale et orientale) constituent une tache sur la page de l’histoire de l’Humanité.

Chaque protagoniste et chaque camp  - celui des acheteurs européens comme celui des vendeurs africains -  doit d’abord porter le regard au fond de sa propre conscience avant de le porter sur les autres. Seul moyen de tirer les leçons de ce passé commun afin de parvenir à une nécessaire réconciliation des esprits, en tournant ensemble, définitivement, une page douloureuse de l’histoire de l’humanité. 

 

* Auteur de « Les collaborateurs africains de la traite atlantique. XVe- XIXe siècle. Société des Ecrivains »  

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8 juillet 2006 6 08 /07 /juillet /2006 12:22

  Le  CRAN ou ECRAN  ?

 

          

            Il est des « détails » qui mériteraient plus d'attention et d'interrogation parmi ce foisonnement infini des faits d'actualité. La création du « Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) » est de ceux-là.

            Le 26 novembre 2005, dans une salle de l'Assemblée nationale, les responsables d'une soixantaine d'associations de défense des droits des Africains et de collectifs Antillais ont lancé ce « conseil » d'un genre nouveau en France. Que l'Assemblée nationale soit le berceau de ce mouvement est en soi lourd de sens quant à l'état de la République et de la société française de nos jours.

            A mon sens, la création d'un tel mouvement dans ce pays est une erreur, une voie sans issue qui ne pourra qu'approfondir davantage le malaise, voire le mal-vivre à l'origine de cette initiative, laquelle s'apparente à un véritable suicide social. Son effet premier sera d'élargir le fossé entre les « Noirs » et les « Blancs », les premiers s'enferrant dans une fausse identité inhibitrice. La couleur de peau ne pouvant en aucune manière tenir lieu d'identité. Il conviendrait par conséquent de le dissoudre rapidement afin de pouvoir s'immerger dans la nation par des voies plus appropriées.

            Mais comment ne pas comprendre ses promoteurs ? Pour ces frères de « couleur », la coupe du mépris et des humiliations quotidiennes est sans doute pleine. Beaucoup de Noirs en France sont des concentrés de souffrances ambulants, des blessés permanents du coeur et de la mémoire. Comment ne pas comprendre la violence extrême de cette jeunesse à la mémoire confisquée et à l'avenir hypothéqué ? Ces adultes désarmés et dépouillés de l'essentiel : leur dignité ? Dès lors, ce cri surgi des profondeurs, longtemps étouffé, devient « CRAN », en réalité « écran », qui isole et appauvrit. Car au sortir de leur assemblée, les membres de cette « confédération noire » auront-ils à leur service exclusif, une administration noire, des commerces et des transports noirs, des hôtels et des écoles noirs... ? Ont-ils d'autres choix que le partage du quotidien, voulu ou contraint, avec tous les autres enfants de la République ?

            Cette même République a-t-elle rempli le contrat qui la lie à tous ses enfants ? Comment concilier la naissance d'une confédération de Noirs au sein de la République avec les valeurs fondatrices de celle-ci ? Bien des Français vivent encore dans la mentalité coloniale. Le regard qu'ils portent ainsi sur le Noir ou l'Arabe est celui du colonialiste au colonisé. Ce regard colonial, éternel poison corrosif, crée indubitablement la distance, en rongeant le tissu social et l'esprit de nation, celui de partage et de justice.

            C'est moins par racisme invétéré que par conservatisme mental que ceux désignés aujourd'hui par le vocable de « minorités visibles », tout particulièrement les colonisés et descendants d'anciens colonisés, sont mis en marge de la société. Le peuple français est l'un des plus conservateurs au monde. La mentalité française reste encore fortement imprégnée des réflexes de la société d'Ancien Régime, société d'ordres (noblesse, clergé, tiers état), hiérarchisée et inégalitaire. Les anciens colonisés y constituent une sous-catégorie spéciale : les sous-ordres, qui ne peuvent accéder aux ordres supérieurs quels que soient leurs talents et leurs mérites.

            La France se soucie-t-elle réellement de l'insertion effective de ses minorités dites visibles ?

            La banalisation en France de l'insidieuse expression « black, blanc, beur » n'est-elle pas en soi un indice révélateur de la dissolution de l'esprit de nation et de la notion même de « peuple français » ? Elle dissocie et stigmatise de la façon la moins valorisante les éléments constitutifs de la nation en « blanc, beur, black. » Ce dernier, de consonance anglo-saxonne est impropre à la culture française. Il imprègne le mental des jeunes Noirs, les éloignant ainsi de la culture originel du milieu dans lequel ils évoluent.

            Cette segmentation de la nation selon la couleur de peau s'inscrit insidieusement dans les consciences et les réflexes. Les seules couleurs reconnues et honorées comme telles doivent demeurer celles de l'emblème national : bleu, blanc, rouge.

            Le CRAN, comme « black, blanc, beur », demeure une plaie béante au flanc de la République.

Tidiane DIAKITE, professeur agrégé.

                                                                                   

                                                                      

 

[*] Voir ouvrage de l'auteur qui vient de paraître aux Editions L'Harmattan : France, que fais-tu de ta République ?

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8 juillet 2006 6 08 /07 /juillet /2006 12:06

Par sa conception, son organisation et ses effets, la traite atlantique ou traite européenne fut un phénomène sans précédent dans l'histoire de l'humanité.

          Commencée dans l'amateurisme et l'anonymat, la traite culmina, du XVe au XIXe siècle, dans une maîtrise et un raffinement qui accentuèrent d'autant la marque qu'elle imprima au continent africain.

          Si tous les peuples d'Afrique ne furent pas acteurs, la traite atlantique apparaît encore aujourd'hui comme une plaie mal refermée au flanc de tout un continent (de même que la colonisation du XIXe siècle qu'elle entraîna et dont elle fut le prétexte), comme un passé rebelle au temps, tant elle imprégna et continue d'imprégner les hommes et les cultures. Ce séisme multiséculaire ne cesse de troubler le présent de ses secousses souterraines.

            Qui est responsable?

            L'Europe ou l'Afrique?

            Les acheteurs ou les vendeurs?

           Si la dimension strictement africaine de la traite atlantique reste peu abordée, elle n'en constitue pas moins un des aspects essentiels constitutifs de son histoire.

          On ne peut faire l'économie d'un débat honnête, lequel doit éviter à quiconque de s'arroger le droit de porter une condamnation unilatérale, encore moins de réclamer une quelconque indemnisation. Il faut au contraire en tirer, pour tous, les leçons qui éclairent les rapports entre les « bourreaux » et les « victimes ».C'est à ce prix qu'on pourra refermer le livre de l'esclavage pour se tourner résolument vers l'avenir.

 

          Tidiane DIAKITE, professeur agrégé, originaire du Mali, fut très tôt sensible au phénomène de la traite atlantique dont il fit le thème de son mémoire de maîtrise universitaire.   


NB  : Quelques exemplaires sont encore disponibles exclusivement chez l'auteur.

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8 juillet 2006 6 08 /07 /juillet /2006 11:19

Ou Comment s'en sortir ? 

 

Depuis son émergence de l'étau colonial, veut-on vraiment que l'Afrique sorte du marasme où l'ont plongée 40 années de programmes d’« aide » bilatérale et multilatérale ? Il est urgent de stopper cette machine infernale. 

 

Il faut que l'Afrique s'ausculte enfin elle-même : elle en a les moyens et les compétences. Diagnostiquer le mal et en conséquence mettre sur pied un protocole de guérison et un traitement à long terme ne nécessite qu'une volonté politique de la part des élites africaines. Elles pourraient alors s'appuyer sur le génie et l'énergie inextinguible des populations pour rétablir le train Afrique sur ses rails et lui permettre de redémarrer. 

 

Sinon, le champ de ruines qu'est l'Afrique actuelle pourrait très vite se transformer en champ de mines et l'Occident sera dans l'impossibilité de se barricader plus longtemps face à « l'invasion de la misère du monde ».  

L'auteur passe en revue les diverses facettes de l'Aide et propose une stratégie de sortie de la crise structurelle. 

 


Tidiane DIAKITE
est originaire du Mali. Professeur agrégé et docteur en histoire, il exerce en France après avoir enseigné en Afrique.  

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8 juillet 2006 6 08 /07 /juillet /2006 10:31

                                   

               Si la jeunesse est l'avenir du monde,  la jeunesse africaine mérite qu'on lui tende la main.   

        Que fait l'Afrique pour sa jeunesse ?   

        Que fait le monde et surtout l'Europe pour les jeunes d'Afrique  en cette ère de mondialisation ?    

       Cette jeunesse sera-t-elle donc condamnée à n'avoir comme seule perspective  que l'immigration clandestine vers l'Europe, avec son corollaire : la certitude  au mieux d'être exploitée dans les ateliers clandestins souterrains de Paris ou  de Rome par les négriers modernes « des sous-sols » ; au pire de servir de proie  aux requins ou de mourir asphyxiés dans les cales de navires de fortune ou au fond de camions plombés ?   

         La jeunesse d'Afrique cumule tous les handicaps. A la faillite politique des aînés  s'ajoute le poids de structures sociales et culturelles sclérosantes. Or l'évolution  est au prix de cette remise en cause.  

            C'est à cet éveil qu'il faut convier la jeunesse africaine elle-même, mais aussi  toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté en Europe notamment.  

         L'aide internationale à l'Afrique sous sa forme actuelle est-elle adaptée aux  besoins réels de ce continent ?   

         Pourquoi l'Afrique sombre-t-elle quand l'Asie ou l'Amérique latine émergent ? 

 

 

Tidiane DIAKITE se définit volontiers comme un rescapé du Styx.   

 

       Né au Mali dans une famille de paysans, il est aujourd'hui professeur agrégé de l'Université, docteur en histoire et exerce en France après avoir enseigné plusieurs années en Afrique. Sa riche expérience du terrain ainsi que sa double culture enrichissent ses propos en faveur de la jeunesse africaine

 

 

 

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25 mai 2006 4 25 /05 /mai /2006 14:57

                                                   La France douterait-elle d'elle-même ? 

  
                                                  
 

 


     Comment ce merveilleux pays est-il aujourd'hui devenu cette nation aux fractures multiples en danger d'implosion ? 

 

     Les Français doivent apprendre à se regarder, se parler et croire en leur destin. Le désarroi actuel, ce « mal-vivre » de la société française provient pour une bonne part de la méconnaissance de l'histoire de France et des leçons qu'elle est censée prodiguer.  L'école, le civisme, en France, sont en crise profonde. Le nier serait suicidaire. Les réhabiliter et sauver la République exige le concours de tous. La République ne peut vivre en dehors des citoyens. Comment faire de la France une démocratie moderne et apaisée ?   

 

     La rénovation de la pratique politique s'impose à cet égard comme une voie prioritaire. Le défi pour les responsables politiques est double : conforter la cohésion nationale et assurer le rayonnement extérieur de la France qui n'est elle-même que lorsqu'elle parle le langage de l'Universel au nom de l'Universel. Son génie ne s'épanouit pleinement qu'au contact de l'autre. La grandeur de la France est désormais conditionnée à sa capacité d'ouverture au souffle du Monde. Toute son histoire l'y prépare.


 Tidiane DIAKITE est originaire du Mali. Professeur agrégé d'histoire, il nous livre ici, en observateur attentif et averti, sa vision humaniste de la France.  

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14 mai 2006 7 14 /05 /mai /2006 13:20

Une réflexion sur l’école de nos jours  

160 000 jeunes sortent chaque année du système éducatif sans qualification ni diplôme. Un véritable gâchis !

     Qui en est responsable ?

-     les enseignants ?

- les responsables hiérarchiques : chefs d’établissement, inspecteurs, Administration ? Le système porte-t-il en son sein les germes de l’échec et du gâchis ? Et les parents ? Le fardeau de l’échec scolaire est mal partagé.

A force d’accumulation de textes et de réformes, mal pensés et mal digérés, le système éducatif français est devenu cette lourde machine sans âme, empêtrée dans ses contradictions sans nom, incapable de se rénover sainement afin de préparer la nation et sa jeunesse aux réalités et aux défis du XXIe siècle.

Les non-dits de l’échec scolaire sont autant de facteurs de blocages et de régression. Les révéler au grand jour en donnant aux enseignants la place et la considération qu’ils méritent devient une urgence, condition du renouveau et du progrès de l’école.

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14 mai 2006 7 14 /05 /mai /2006 10:52

 

 Le professeur est mort, vive le prof 

 

 

L'échec scolaire en France n'est pas le fruit du hasard et n'a rien d'une fatalité. 

Ce livre permet une radioscopie de l'école, sans fard, en révélant les blocages qui la minent de l'intérieur ainsi que les responsabilités à tous les niveaux du système.

A force d'accumulation de textes et de réformes mal pensés et mal digérés, le système éducatif français est devenu cette lourde machine sans âme, empêtrée dans ses contradictions sans nom, incapable de se rénover sainement afin de préparer la nation et sa jeunesse aux réalités et aux défis du XXIe siècle. 

Au terme d'un diagnostic précis et sans concession, l'ouvrage débouche sur une série de propositions destinées à sauver l'école et ses enseignants.

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14 mai 2006 7 14 /05 /mai /2006 10:30

 

Le Professeur est mort, vive le prof   

 

L'Education nationale, c'est près du quart du budget de la nation, soit 1700 euros par an et par habitant.

Pour quel résultat ?

Une école de moins en moins égalitaire, menacée de ghettoïsation accélérée que désertent de plus en plus les valeurs fondatrices de la République.

Un élève sur sept entrant en 6e ne sait pas lire et gravira les échelons de la 6e à la 3e sans savoir lire correctement.

La mutation profonde qui caractérise l'école en France depuis 30 ans s'accompagne aussi de celle de l'enseignant. Insensiblement, le professeur cède le pas au «prof», démuni, dégradé, aux repères brouillés dans une société qui l'observe et le juge.

Qui est responsable de l'échec scolaire ? Les profs, les chefs d'établissement, les inspecteurs ou les parents d'élèves ?

Les non-dits de l'échec scolaire constituent autant de blocages vecteurs de crises et d'échec.

L'école a plus que jamais besoin d'une action forte, lucide et courageuse.


                       
                   

     http://www.editions-harmattan.fr





 

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