Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 14:11

009-C

 

Accusés, levez-vous !


         Assurément, l'administration Obama aime bien l'Afrique.

Après le magistral discours prononcé au Ghana par Obama, président des Etats-Unis, lors de son premier voyage en Afrique  (voir article du blog : "Tapis rouge à la Maison Blanche", du 29 août 2010), voici celui de sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, à Addis Abeba, siège de l'Union africaine, le 13 juin 2011.

       Le ton de ces deux discours est sensiblement le même ; l'objectif également : appeler les dirigeants africains à leurs responsabilités... à leur conscience.

      Plus qu'un simple discours, c'est une leçon assénée aux responsables africains (qui n'apprécient guère le genre).

Morceaux choisis du discours de Hillary Clinton :


 « Remarks at African Union. Je conseille vivement à tous les États africains d'exiger la démission de Kaddafi. Je vous conseille vivement de suspendre les activités des ambassades de Kaddafi dans vos propres pays, d'expulser les diplomates pro-Kaddafi et d'accroître vos contacts avec le Conseil national de transition.

Certes, il est vrai que, pendant des années, Kaddafi a aidé financièrement nombre de nations et d'institutions africaines, y compris l'Union africaine. [...] Mais le temps où il pouvait rester au pouvoir est écoulé depuis des lustres.

Dans le monde d'aujourd'hui, on ne peut plus gouverner comme dans celui d'hier ; ce changement, ou bien on le subit, ou bien on le précède et on l'accompagne. Ce que nous voyons éclore dans les pays arabes a déjà pris racine dans nombre de pays africains. [...] Le message est clair : le statu quo, c'est fini ; les vieilles façons de gouverner ne sont plus acceptables. Il est temps pour les chefs de rendre des comptes, de traiter leurs peuples avec dignité, de respecter leurs droits et d'obtenir des résultats économiques. S'ils ne le font pas, il est temps pour eux de partir. 

Trop de gens en Afrique vivent encore sous la houlette de dirigeants au long cours, d'hommes qui se préoccupent trop de leur longévité et pas assez de l'héritage qu'ils vont laisser à leur pays. Certes, quelques-uns proclament leur attachement à la démocratie, une démocratie qui se résume pour eux à une seule élection une seule fois. [...] Pour ces chefs qui s'accrochent au pouvoir à tout prix, qui suppriment les voix discordantes, qui s'enrichissent, eux et leurs partisans, au détriment de leur peuple, le "printemps arabe" a une signification toute particulière. Changez s'il en est encore temps ou vous serez changés, changez ou  le temps se chargera de vous démontrer que vous êtes du mauvais côté de l'Histoire.

 

C’est un véritable fouet sous la cape diplomatique. Mais la dernière phrase du discours est de nature à ravir le cœur de tous les vrais amoureux de l’Afrique, un vrai bouquet :

 

 Si toutes les femmes africaines, du Cap au Caire, décidaient de s'arrêter de travailler pendant une semaine, toutes les économies du continent s'effondreraient comme un château de cartes.

Quel meilleur hommage rendu à la femme africaine ! Si l’Afrique doit s’en sortir un jour, elle ne le fera que par les femmes.

Après la leçon américaine, à quand la leçon européenne, et … la leçon chinoise ? 

Mais surtout, à quand la leçon africaine à l’Amérique, à l’Europe et au monde ?

L’Afrique en a les moyens et les ressources  – qui ne sont pas forcément matériels –  qui sont à puiser dans ses profondeurs, si elle sait retrouver ses valeurs d’humanisme, et si les Africains consentent à rester eux-mêmes.  

Lecon-americaine-890X796.jpg

(Jeune Afrique, 19 au 25 juin 2011)

 

 


Partager cet article
Repost0