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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 07:54

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AUTOUR DE L’IDÉE COLONIALE, OPINIONS ET DÉBATS

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Années trente, apogée du système colonial

 

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La plus grande France

 

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gif anime puces 029Apogée

 

Les années trente sont un moment particulier dans l’histoire de la colonisation contemporaine, celle qui prend ses racines dans le premier tiers du XIXe siècle.

 

Pour toutes les puissances coloniales, la Grande-Bretagne, comme la France, les années trente sont incontestablement la période faste de la colonisation. Les colonies sont partout dans la vie quotidienne : de l’alimentation (la banane s’est imposée et sa consommation augmente en flèche d’année en année), à la culture populaire, de la littérature au cinéma et à la publicité. La fiction aussi s’empare de la thématique coloniale…

 

C’est le temps du colonialisme populaire et exotique. L’Afrique se taille une place de choix dans cette mode exotique et accapare une partie des medias.

 

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C’est dans ce contexte que survient l’exposition coloniale internationale de Vincennes en 1931, précédée de celle de Wimbley à Londres en 1924-1925.

 

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gif anime puces 029Tous à Vincennes !

 

 

L’exposition de Vincennes connut un succès inégalé dans ce genre de manifestation depuis le XIXe siècle, détrônant ainsi celle de Wimbley, alors considérée comme la plus importante de tous les temps.

 

Vincennes, c’est l’apothéose. 8 millions d’entrées en à peine quelques mois et en six mois, 33 millions d’entrées ! Un afflux de visiteurs venant de toute l’Europe et même d’Asie.

 

Vincennes se voulait la vitrine de la colonisation française. L’exposition devait justifier le bien-fondé de cette colonisation et souligner son excellence, son apport à la nation et aux peuples colonisés.

 

Vincennes c’est l’apothéose de l’empire colonial français, le reflet de la « plus grande France ».

 

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gif anime puces 029Un combat d’arrière-garde ?

 

Mais Vincennes, c’est aussi pour les opposants à la colonisation, l’occasion de s’exprimer et de se faire connaître. De nombreux mouvements anticolonialistes, parmi lesquels les surréalistes, ont voulu saisir cette opportunité de développer une contre-propagande coloniale en organisant ce qu’ils nommèrent une « contre-exposition de Vincennes », qui connut peu de succès : moins de 5000 entrées en tout, et qui se voulait une libre tribune pour dénoncer les méfaits du colonialisme.

 

Néanmoins cet événement considéré comme mineur en 1931 permit une prise de conscience à l’origine d’un autre regard sur la colonisation, qui se manifestera avec plus d’ampleur au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.

 

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La réaction du surréaliste belge Albert Valentin, s’inscrit dans ce mouvement.

 

« Le surréaliste belge Albert Valentin se dresse contre les commémorations, les anniversaires d'événements historiques condamnables à ses yeux. Il s'en prend à l'Exposition coloniale qui doit avoir lieu à Vincennes quelques mois plus tard.

Nous assisterons donc à l'apothéose du massacre organisé ; de la chicote ; du trafic de la peau ; du travail forcé ; de la persuasion par la drogue, l'alcool et les balles ; de la mainmise sur l'or, l'étain, le coton, le caoutchouc, le pétrole. Soit. J'espère qu'on ne négligera pas de faire la part belle au rôle des missions religieuses, dans la très large mesure où il a contribué à l'abêtissement irrémédiable et à la corruption de plusieurs peuplades sauvages. Car en quelque lieu de la terre qu'il soit possible d'exercer impunément un brigandage profitable, on peut être assuré de rencontrer Dieu et ses ministres. Pourtant, en dépit de lui, en dépit d'eux, il ne semble plus que les choses aillent toutes seules, en ce moment. Elles vont même plutôt mal, plutôt bien en Chine, en Indochine, en Egypte. Et ces histoires-là, quoi qu'il se produise, ne sont pas de celles qui finiront en chansons. »

Le Surréalisme au service de la révolution, n° 1, 1930.

 

 

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