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21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 08:29

HYMNE À LA NUIT

VOIX D’ICI, VOIX D’AILLEURS

La nuit, la lune, les étoiles : éternelles muses des poètes

Charles Péguy. Écrivain français (1873-1914)

Hymne à la nuit (dieu parle)

O nuit, ô ma fille la Nuit, toi qui sais te taire, ô ma fille au beau manteau.

Toi qui verses le repos et l'oubli. Toi qui verses le baume, et le silence, et l'ombre.

O ma Nuit étoilée je t'ai créée la première.

Toi qui endors, toi qui ensevelis déjà dans une Ombre éternelle

Toutes mes créatures

Les plus inquiètes, le cheval fougueux, la fourmi laborieuse,

Et l'homme ce monstre d'inquiétude.

Nuit qui réussis à endormir l'homme

Ce puits d'inquiétude.

A lui seul plus inquiet que toute la création ensemble.

L'homme, ce puits d'inquiétude.

Comme tu endors l'eau du puits.

O ma nuit à la grande robe

Qui prends les enfants et la jeune Espérance

Dans le pli de ta robe

Mais les hommes ne se laissent pas faire.

O ma belle nuit je t'ai créée la première.

Et presque avant la première

Silencieuse aux longs voiles

Toi par qui descend sur terre un avant-goût

Toi qui répands de tes mains, toi qui verses sur terre,

Une première paix Avant-coureur de la paix éternelle.

Un premier repos Avant-coureur du repos éternel.

Un premier baume, si frais, une première béatitude Avant-coureur de la béatitude éternelle...

Nuit tu es sainte, Nuit tu es grande, Nuit tu es belle.

Nuit au grand manteau.

Nuit, je t'aime et je te salue et je te glorifie et tu es ma grande fille et ma créature.

O belle nuit, nuit au grand manteau, ma fille au manteau étoilé

Tu me rappelles, à moi-même tu me rappelles ce grand silence qu'il y avait

Avant que j'eusse ouvert les écluses d'ingratitude.

Et tu m'annonces, à moi-même tu m'annonces ce grand silence qu'il y aura

Quand je les aurai fermées.

O douce, ô grande, ô sainte, ô belle nuit, peut-être la plus sainte de mes filles, nuit à la grande robe, à la robe étoilée

Tu me rappelles ce grand silence qu'il y avait dans le monde

Avant le commencement du règne de l'homme.

Tu m'annonces ce grand silence qu'il y aura

Après la fin du règne de l'homme, quand j'aurai repris mon sceptre.

Et j'y pense quelquefois d'avance, car cet homme fait vraiment beaucoup de bruit.

Charles Péguy, Le porche du mystère de la deuxième vertu.

Olympe Bhêly-Quenum.

Intellectuel, fonctionnaire international et auteur du Bénin (ancien Dahomey)

 

Le soleil s'est déjà couché

Le soleil s'est déjà couché,

Et la nuit enveloppe la terre dans ses bras.

Bakari s'amuse encore un peu, puis il ira se coucher.

Fatou se mettra à pleurer qu'il n'a pas sommeil,

Sikidi s'endormira en berçant sa poupée de bois,

Et Moumouni restera longtemps sur les genoux de sa maman,

Puis il s'endormira aussi en suçant son pouce.

La nuit noire descend sur la terre.

Elle l'embrasse en lui donnant un baiser mystérieux.

Doux baiser des parents au cœur pur qui endort les enfants.

Les enfants dorment tandis que les parents veillent :

Les cœurs malheureux dans leur innocence ne dorment pas...

Olympe Bhèly-Quenum, Un piège sans fin, (Ed. Stock).

 

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