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10 décembre 2016 6 10 /12 /décembre /2016 10:14

PETITE LEÇON DE DÉMOCRATIE EN AFRIQUE

 

Gambie,le poids du bulletin de vote dans l’urne : arracher un tyran de son piédestal

Yahya Jammeh

Un président à vie

          Président de droit divin, déchu !

 

Cet événement, l’éviction par les urnes d’un autocrate au pouvoir depuis 22 ans, est porteur de leçons et d’espoir pour l’Afrique.

la première leçon : les peuples d’Afrique, dans leur ensemble, aspirent à la démocratie, la vraie, non une caricature.

la deuxième leçon : la dictature exercée par des autocrates qui s’approprient le pouvoir et le pays, et réduisent leur peuple en esclavage est une triste réalité sur ce continent.

la troisième leçon enfin : il n’y a pas de fatalité à la perpétuation des régimes dictatoriaux en Afrique.

 

Démocratie = peuple souverain

          La volonté du peuple prime

Se prendre en main ! Oser !

Le tyran gambien qui aimait à proclamer que son pouvoir vient de Dieu :

« Allah m’a élu ; seul Allah peut me retirer le pouvoir », aura compris à ses dépens, que le pouvoir d’un président vient du peuple souverain. Puisse cet échec le lui enseigner, enfin.

Cet exemple gambien apporte la démonstration qu’aucun dictateur ne peut résister indéfiniment au peuple rassemblé, uni, déterminé.

Si la volonté populaire l’a emporté en Gambie, c’est que tous les opposants se sont rassemblés autour d’un seul candidat pour affronter le tyran dans les urnes. Et le verdict fut sans appel : l’affirmation de la volonté populaire.

Puisse ce cas servir d’exemple en Afrique.

Comment ce président rompu à la prise en otage de la démocratie et de son peuple, s’est-il ainsi laissé prendre dans le filet de la démocratie ?

Il était pourtant bien rodé au verrouillage systématique des élections, de manière à en être toujours le vainqueur (comme bien d'autres chefs d'État du continent). Il avait tellement pris goût à l’automaticité de sa réélection qu’il ne s’en est pas donné la peine cette fois, la chose allant de soi.

Première mesure significative décidée par le nouveau pouvoir : la réintégration de la Gambie au sein de la Cour Pénale internationale (CPI) que l’ancien président venait de décider de quitter sans consulter le peuple : acte d'autocratie.

Autre mesure tout aussi significative : la fin de la dénomination de « République islamique de Gambie », également décrétée par la seule volonté du président, lequel s’était juré par ailleurs, d’exterminer tous les « droits de l’hommistes »de son pays, ainsi que tous les défenseurs des droits de l’homme qui oseraient s’y aventurer.

La victoire de la Démocratie?

La victoire des urnes contre un président autocrate, certes.

La victoire de la Démocratie ne peut advenir qu’au terme d’un long et patient travail d’« ensemencement » de la démocratie dans les esprits,  les mœurs , afin d’instaurer une culture véritablement démocratique. Ce n’est sans doute pas le plus facile. Mais il ne saurait y avoir de démocratie sans culture démocratique, laquelle s’exprime dans les propos, les gestes et les attitudes du quotidien.

La démocratie ne se réduit pas à un vote. La démocratie est un état d’esprit, une façon d’être et de penser par rapport aux autres et à soi, elle implique respect, sens de l’autre, tolérance. Elle est  désormais à la portée de tous les peuples d’Afrique.

Osez !

 

 

 

Voir les articles du blog :

 

12 septembre 2012 : la Gambie, une république ?

 

09 janvier 2016 : traditions, cultures et religion : remise en cause ou nouvelle vision ? quel présage pour demain ? ②

 

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